[Les œuvres]
(None)
None
(None)
Outre la Correspondance, l’œuvre de Cyprien- « second théologien de l’Afrique » après Tertullien - est composée de divers traités rédigés en latin dans un style célébré par le poète Prudence comme apprécié par Augustin d’Hippone. Il s’agit d’abord d’écrits majeurs traduisant un net souci d’unité ecclésiale. Cela apparait de façon nette dans le De Lapsiis, où l’évêque propose de ramener à l’Eglise tous « ceux qui sont tombés » et qui, par peur, ont pris part à un sacrifice aux dieux païens. Cyprien voulait l’unité (De ecclesiae catholicae unitate) en exhortant les faibles à la repentance et à la pénitence par la prière, pratique par ailleurs bien mise en évidence dans son De Dominica Oratione, un traité où il se livre au commentaire du « Notre père ».
Cyprien fut de même le théologien de l’aumône, geste de partage entre fidèles et pratique à laquelle il sacrifia en personne en distribuant ses biens aux nécessiteux (De Opere et Eleemosynis). Il s’intéressa également à d’autres vertus, cela par des traités de Catéchèse sur le baptême et sur la Grâce (A Donat. La vertu de patience) ou par des mises en garde contre certaines faiblesses morales, telles que La jalousie et l’envie ou encore, en appelant les vierges à s’habiller de manière sobre et à ne pas se vanter de leurs richesses (De habitu virginum). Soucieux de la vie de son peuple, Cyprien s’intéressa aussi à ses inquiétudes, notamment celles d’apocalypse, alimentées par la peste qui sévissait à Carthage en 251-252. Dans le De Mortalitate, traité de circonstance, il souligna que seul pouvait craindre la mort celui qui n’était pas racheté par le Christ. Enfin, engagé pour une Eglise unie, Cyprien n’en oublia pas de la défendre contre ses ennemis païens. C’est ainsi qu’en 252, s’adressant à Demetrianus, notable de Carthage, il l’appela à cesser de sacrifier à des Dieux qui n’en sont pas et à se convertir au christianisme.
L’œuvre de Cyprien comporte par ailleurs d’autres écrits, des florilèges bibliques – tel que l’Exhortatio de paenitentia – ainsi que des recueils scripturaires -Ad Fortunatum et Ad Quirinum- où, puisant dans l’Ecriture, l’auteur nous en livre de larges passages révisés ou traduits –du grec- par ses soins.
• At Donatum. A Donat et la vertu de patience, Introduction et notes par Jean Molager, Paris, Ed. du Cerf, 1982.
• De opere et eleemosynis. La bienfaisance et les aumônes, Introduction, texte critique, trad et notes et index par Michel Poirier, Paris, Ed. du Cerf, 1999
• Ad Demetrianum, (A Démétrien), Introduction texte critique et commentaire par J.-Claude Fredouille, Ed. du Cerf, 2003
• De Ecclesiae Catholicae unitate, (L’unité de l’Eglise), Trad. Michel Poirier, Introduction par Paolo Siniscalco et Paul Mattei, Ed. du Cerf, 2006
• La jalousie et l’envie, Introduction, texte critique, traduction, notes et index par Michel Poirier, Ed. du Cerf, 2008.
• De Lapsiis. Ceux qui sont tombés, traduction par Michel Poirier, introductionpar Graeme Clarke et Michel Poirier, Ed. du Cerf, 2012
• De Mortalitate. Sur la mort, de Saint Cyprien, suivi de la Mort est un bien ( De bono mortis ) de Ambroise de Milan, Introduction de Philippe Ariès, Traduction de Marie-Hélène Stébé et de Pierre Cras, Ed. Desclée de Brouwer, 1980.